La Coordination de l'action humanitaire: le cas du Sri Lanka
Cette étude de cas traite des efforts de coordination sur le terrain pendant la troisième guerre pour lEelam, au Sri Lanka, entre 1994 et 1996. Outre certains obstacles généraux à une coordination efficace, lintérêt spécifique de cette étude est dexaminer les difficultés que présente la coordination de leffort humanitaire dans le contexte dun gouvernement puissant en guerre. La guerre et les efforts de coordination se poursuivent à lheure actuelle.
Ce dossier commence par examiner ce que lon entend par coordination, il continue en passant en revue les expériences de diverses ONG, de lONU et des gouvernements. Il montre les prétentions du Gouvernement sri-lankais à exercer lautorité au vu du rôle quil a joué et quil continue de jouer dans les conflits qui ont déchiré lîle. Une vue densemble des défis à relever en matière daction et de réponse humanitaires conduit à une discussion des restrictions imposées à lespace humanitaire dans lequel les organismes daide ont été autorisés à opérer. Les mécanismes de coordination en place au déclenchement de la guerre sont passés en revue, suivis dinitiatives diverses qui visaient à conforter ces mécanismes pendant la guerre. La question de leur efficacité et des contraintes structurelles et contextuelles est également soulevée. On a prêté particulièrement attention à lexamen du Consortium des ONG sur laide durgence et la réhabilitation et au Groupe durgence interorganisations. Pour des raisons dorganisation, mais aussi pour des raisons politiques, tous deux ont opéré simultanément.
La majorité des expériences consignées par écrit en matière de coordination de laction humanitaire traitent de situations dans lesquelles le gouvernement est affaibli, est tombé, ou encore na pas le contrôle de parties importantes de son territoire. Le Sri Lanka offre lexemple dun gouvernement qui a affirmé sa souveraineté et qui, en même temps, poursuit des objectifs politiques, militaires et humanitaires. Pendant toute la période en question, les organismes humanitaires avaient non seulement besoin dagir en coordination pour assurer lefficacité de leurs programmes, mais encore de recommander un espace et un accès humanitaires.
Ce document explore un certain nombre de contraintes qui font entrave à une coordination efficace, y compris labsence dune connaissance professionnelle et méthodologique, de même que la résistance habituelle des institutions face à une coordination et aux contraintes contextuelles telles que le déclenchement de la guerre. Il nempêche, lobstacle le plus important, à lui seul, est demeuré labsence dun lien institutionnel efficace entre les efforts humanitaires du gouvernement et ceux ses organismes spécialisés.
Commentaires